Anonyme [1649], APOLOGIE DES NORMANS AV ROY POVR LA IVSTIFICATION DE LEVRS ARMES. , françaisRéférence RIM : M0_113. Cote locale : A_2_20.
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parce que sa probité, ne s’accorde pas auec la peruersité de
ses desseins ; de l’obscession de Monseigneur le Duc d’Orleans
Oncle de V. M. trahy par vn blasphemateur, fils d’vn mouleur
de bois, Ministre neantmoins de vostre Estat, qui tendant
à la Tyrannie de Iules, fauorise ses desseins pour affermir sa fortune,
soubs l’esperance de s’establir sur sa ruine ; ny finallement
de l’enleuement des Seigneurs du Parlement de Paris ; en sortant
de deuant la face du Dieu viuant, où il les auoit conuiez
pour les perdre, afin d’empescher ce Senat Auguste de le punir
de ses forfaicts.

 

Mais, Sire, on ne peut conceuoir son audace sacrilege dans
l’attentat commis en vostre personne sacrée, affin de faire vostre
nom coulpable de toutes les cruautez dont on nous rapporte
tous les iours que l’on espouuente autour de Paris toute la
nature ; on ne parle que d’incendies de bourgs, & de villages,
que de viols au milieu des Temples, que d’assassins de Prestres
qu’on despoüille aux Autels sans trembler à l’aspect du Dieu
qui tient le foudre, que de pillage des vases sacrez, que d’infidelitez,
que de manques de foy, que de lascherez, enfin que
d’impietez, que nous n’ozons escrire ne les ozants prononcer.
Veu mesme qu’elles partent de la bouche, Dieu veille que ce
ne soit pas du cœur de personne pour lesquelles nous voudrions
nous sacrifier s’ils auoient d’autre object de leurs armes que la
ruine de la patrie.

Et de tant d’horreurs, Sire, Mazarin est la cause ; Ce traistre
pourroit-il esperer misericorde ; & toutes ces abominations ioinctes
à ses cimonies execrables ; à ses entassements de benefices,
à son trafic infame du bien des pauures, ne forceroient-elles
pas la iustice de Dieu d’en prendre la vengeance ; sans doute
elle la prepare & nous en sommes les iustes instruments.

C’est donc, Sire, apres la cause de la conseruation de vostre
Majesté, pour l’extermination du Cardinal Mazarin, que nous
sommes sous les armes : commandez qu’on nous le liure, nous
en ferons part aux autres Le Roy vostre Pere asseura sa puissance
par la mort de Conchiny Marquis d’Ancre son semblable ;
quoy qu’il fut moins coulpable, & vous deuez asseurer
V. M. & le salut de la France, par le supplice de son compatriotte.



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