Anonyme [1649], APOLOGIE DES NORMANS AV ROY POVR LA IVSTIFICATION DE LEVRS ARMES. , françaisRéférence RIM : M0_113. Cote locale : A_2_20.
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Regne on ne le permet pas, l’impieté de nos demons auares
(pour s’attaquer à Dieu mesme, aux iours que sans crime vn
Chrestien n’ozeroit manquer de signaler sa foy par l’assistance
qu’il doit à la celebration de nos diuins & redoutables mysteres)
a souuent empesché que vos subjects ne s’en soient acquitez
en ces iours de repos, parce que suiuant l’humeur de Iules Mazarin,
ses detestables supports se seruoient de nos Temples pour
sacrifier les victimes innocentes, qui les autres iournées se soubsbrayoient
à leur fureur.

 

Que peut-on, S. attendre de toutes ces desolations dont l’auarice
du Cardinal Mazarin est la cause ; laquelle n’est pas assouuie
par le pillage de vostre Royaume, nostre extermination
est necessaire pour donner quelques bornes à sa conuoitise,
& il ne receura pas ce qu’il espere de nos ennemis, s’il ne fait
que la France deuienne Prouince d’Espagne.

Personne ne s’estonnera plus apres toutes ces horreurs du desordre
particulier des affaires de vostre Majesté ; de la Catalongne
abandonnée qui faisoit trembler la Castille ; du Royaume
de Naples non secouru, de la reuolte duquel on a si frauduleusement
mesprisé les adois ? de la perte de nos alliez qui se
plaignent si hautement de la perfidie du Ministere ; du desaduantage
de nos victoires dont la poursuitte nous eust esté si aduantageuse ;
de la guerre en Italie si peu necessaite, si le Cardinal
Mazarin eust peu trouuer d’autres pretextes pour y transporter
les millions pour lesquels le Sieur de *** ne pût trouuer
assez de remises, ce qui est cause que son Eminence n’est
pas encore en possession de la principauté quel à tant marchandée,
auec nostre argent & nos armes ; de la rupture de la paix
qui eust fermé le chemin à toutes ses rapines laquelle par sa propre
Confession il a tenuë tant de fois entre ses mains, & qu’il
eust pû conclure auec tant d’aduantage pour vostre gloire, si
son confident n’eust eu le secret de continuer nos miseres, &
dont le Duc de Longueuille nostre gouuerneur & le Seigneur
d’Auaux ont eu tant de fois les larmes aux yeux ; de la protection
des impies qu’il a soubstraicts à la iustice, & dont les crimes
ont attiré l’ire de Dieu sur nous ; de la persecution du Sainct
Pere, dont ie tais les sanglantes raisons ; du mespris de son Nonce,



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