Anonyme [1649], APOLOGIE DE MONSEIGNEVR L’EMINENTISSIME CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_107. Cote locale : A_2_26.
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voix deliberatiue ; Mais quand ils ont decidé
quelque chose, ce n’est pas à la foule d’encherir
sur leurs judicieuses Ordonnances, il n’y a
que le mauuais & le brutal qui s’efforcent d’agir
auec fureur ; mais les heures de desordre
marquées par les quadrans d’iniquité ne sont
pas toûjours receuës impunément, ou auec
plaisir. I’auouë que les grands Hommes sont
blâmez & reuerez selon que Dieu permet aux
reuolutions & vicissitudes du monde. Ioseph
fut vendu comme esclaue, & esleué apres cela
dans des dignitez Eminentes. En fin, les Princes,
les esprits sublimes, les seruiteurs de
Dieu, & ceux qui cheminent continuellement
dans ses voyes, sont les moins aprouués des
sanguinaires, & des seditieux & detestables ;
mais c’est estre glorieux en sa vie, lors qu’elle
est censurée de ces Hiboux, à qui le Soleil
ofusque les yeux : La satire est vne inclination
d’vn cœur bas & d’vn jugement mal sain ; &
toutes ces plumes sanglantes doiuent auoüer
que l’extrauagance à plus de part à leurs ouurages
que la Vertu ; pourquoy s’en faut-il
prendre à ceux de qui les actions sont hors de
nostre jurisdiction, qui n’ont jamais pratiqué
le vice, ny souffert dans leurs Palais, & s’imaginer
des desordres qui ne furent jamais dans


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