Anonyme [1650], APOLOGIE DE MESSIEVRS LES DEPVTEZ DV PARLEMENT DE BORDEAVX, Sur les affaires de ce Temps. , françaisRéférence RIM : M0_106. Cote locale : D_1_18.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 6 --

confirmation, & les moyens de payer vos debtes qui est traistre ou
ceux qui courent toutes les tauernes, pour tromper les calomnies
dans le vin, & empoisonner les simples, ou nous qui auons courru
toute la France pour seruir le publicq : Qui est traistre ou ceux qui
prodiguent le pain de vos enfans, ou nous qui portons le pouuoir d’acquitter
toutes vos debtes.

 

Mais qu’on nous traite sans grace ; qu’on examine auec rigueur
nos actions : Quand est-ce que vous nous auez donné ordre de demander
le changement, lors que vous nous deputastes l’ordre de nostre deputation
fut mis par escrit signé de tous les Iurats, leu en l’Hostel de
Ville, releu les Chambres assemblées, approuué, agrée dans cét ordre,
il n’y a pas vn seul mot de changement : On nous charge de nous
plaindre de l’inexecution de la paix, des bruslemens & maux faits au
preiudice d’icelle, en demander la reparation & punition, nous l’auons
fait & par escrit & de viue voix.

Estans à Dijon, on nous a porté vne deliberation, qui porte que
nous demanderions le changement : Nous pourrions vous dire qu estans
partis sous la foy de vos ordres, & par nostre acceptation l’obligation
estant deuenuë mutuelle & reciproque ; Vous n’auez pû par
faux donner entendre, changer nos ordres sans nous oüir, vostre Magistrat
estant à la teste ; mais nous voulons traiter auec les ennemis de
nostre reputation & du bien public genereusement : Nous voulons
que vous ayez ce pouuoir, mais vous ny nous : pouuons nous contraindre
nostre Maistre, & imposer la loy au Roy ; si ceux qui nous
calomnient & qui vous trompent eussent dit la verité : s’ils eussent
proposé que cinq fois à Paris son Altesse Royale & tous les Ministres
eussent deffendu d’vser du mot de changement : Que à Diion ce la eust
esté deffendu dix fois de la part de leurs Maiestez : Que à Paris la patience,
l instance, les solicitations de vingt-quatre iours n’eussent
rien seruy : Qu à Diion le seiour de quinze iours eust esté inutil.
Qu’eussiez-vous conclu de faire, que le Roy escoutast ce qu’il deffendoit
de dire : Apprenez-nous sçauans Politiques ce secret : Si vostre valet,
si vostre fils entreprenoit d’asseruir vos oreilles, & y faire entrer ce
qu’elles reiettoient, quel scandal ne seroit-ce pas : Et vous nous appellez
traistres pour auoir defferé aux commandemens du Roy, de l’Image
de Dieu, de nostre Maistre.

Mais souuenez vous des regles que vous nous auez prescrit & donné :
Nous auons vos lettres, elles nous obligent de suiure ce qui sera prescrit



page précédent(e)

page suivant(e)