Anonyme [1649], APOLOGIE CVRIEVSE POVR LES IVSTES PROCEDVRES DV PARLEMENT DE PARIS Iusques au iour de la Conference. Et pour seruir de suppléement aux Motifs veritables. , françaisRéférence RIM : M0_99. Cote locale : A_2_1.
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François. Ce mauuais mesnage ayant resueillé les Cours Souueraines
de France, notamment le Parlement de Paris, ayant pour
luy les voix & les cœurs de toute la France, c’est porté auec courage
aux resolutions pressantes d’aller au deuant de la ruine entiere
de l’Estat & des Princes, & des mauuais desseins de ce Cardinal,
en maintenant neantmoins leur fidelité inuiolable enuers le Roy
nostre vnique & legitime Monarque, faisant connoistre à tous les
impostures meschantes de Iules Mazarin, qu’il a fait semer par
des libelles sans nom depuis quelques iours en diuers lieux de
Paris par le Cheualier de la Valette, pour descrier les loüables,
sainctes & iustes intentions de cette auguste Compagnie ; & par
mesme moyen faire sousleuer le peuple contr’elle, qui est le premier
dessein de ce Cardinal auec celuy de faire inuestir la ville
de Paris auec quantité de gens de guerre François & Estrangers,
qu’il a fait venir de Flandres, & fait mettre aux lieux & passages de
cette grande ville, pour luy empescher l’arriuée des viures, & de
contraindre la populace affamée de courir sus au Parlement, & de
faire vn cruel massacre de ses habitans. Mais, graces à Dieu, de ce
ce que iusques à present on a veu qu’il n’y a si petit dans Paris,
quoy qu’incommodé de la cherté des viures, qui ne louë ces Venerables
Testes, & qui ne soit prest d’espandre son sang pour leur
fense, puis qu’on le reconnoist n’auoir autre plus chere intention
que de faire valoir l’authorité du Roy, maintenir cét Estat, & faire
rendre à sa Maiesté ce seruice naturel que tout bon subiet doit à
son Prince legitime, & sans autre interest que de viure & mourir
dans son obeyssance ; & d’oster d’autour de sa personne sacrée
toutes ces guespes pestillentielles, qui ne bourdonnent à ses oreilles,
qu’interdictions, proscriptions, supplices, & mort des gens de
bien, que de mettre toute la France en proye aux Estrangers, &
exposer ses peuples aux abois, & dans vne extreme misere : & au
lieu de ce meschant Conseiller, appeller prés d’elle des hommes
exempts de tous interests & passion, que de bien seruir sa Maiesté,
nourrir la paix entre ses subiets, rendre la iustice à tous, & de veiller
sur tous ceux qui ne cherchent qu’à troubler le repos public, &
à continuer la guerre, pour s’enrichir de la misere de tant de pauures
familles ruinées par tels voleurs. Ce sont ces sages Argus à
cent yeux, qui doiuent estre les vrais Conseillers de nos Rois, qui


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