Anonyme [1652], AFFICHE, L’ARBITRE DE LA PAIX. AVX PARISIENS. , françaisRéférence RIM : M0_52. Cote locale : B_16_34.
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Au reste, Messieurs, n’apert-il pas que la Cour ne veut
point la Paix, puis que lors mesme qu’on en traitte, &
que vous enuoyez vos Deputez pour la demander, elle
pratique sous main vne sedition dans Paris pour y faire
naistre de nouueaux empeschemens. Ou en estions nous
si les torche-culs du Palais Royal ne se fussent dissipez par
leur propre apprehension : Voyez qu’a mesme temps que
la Cour fait publier des Ordonnances dans Paris pour la
liberté des passages du commerce, elle fait publier des
deffenses dans tous nos voisinages pour empescher ceux
qui voudroient transporter icy des bleds, du foin, du bois,
du vin, &c. Ou si l’on laisse passer quelque bateau pour
vous tesmoigner par ce petit leürre qu’on ne desire que
vostre bien, au lieu de cinquante, ou de cent escus qu’il
auoit coustume de payer, le Milord Igbi qui tient les passages
luy en fait payer mille. Voila le sujet de la cherté.

MESSIEVRS, rendez-vous Politiques, raisonnez
pour iuger si la Cour veut la paix & le retour du Roy : La
Cour c’est le Roy, mais celuy-la est hors de compte, parce
que personne ne luy en veut ; c’est la Reyne, c’est le Mazarin,
quoy qu’absent ; c’est le Prince Thomas, c’est Germain,
c’est Montaigu, c’est Ondedei, &c. Croyez-vous
que ceux-la veullent la paix & le retour du Roy :
Helas Messieurs ! ils voudroient ce qui est contraire à leur
fortune : Si la paix estoit faite, & si le Roy estoit à Paris ;
Mazarin, le prince Thomas, Germain, Montaigu, Ondedei
n’auroient qu’à tirer leurs chausses ; toutes les esperances
de leur agrandissement seroient à cul : il n’y a que
la continuation de la guerre, & l’esloignement du Roy,
qui les puissent faire subsister. Iugez-vous donc, Messieurs,



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