Anonyme [1652], ADVIS IMPORTANT, DONNÉ à MONSEIGNEVR LE PRINCE, Sur l’Estat des affaires presentes Par vn des Notables Bourgeois de Paris. Le 20. de Iuin 1652. , françaisRéférence RIM : M0_519. Cote locale : B_20_31.
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ferons, & cette tentatiue fera voir à toute la France
aussi bien qu’aux Estrangers, l’estime que l’on deura
dors en auant faire de vos promesses ; car pour le dire en
vn mot l’esperance que toute la Chrestianté auoit, que
vostre generosité ne souffriroit iamais la subsistance
d’vn faquin, qui s’estoit joüé de la grandeur des Princes
du Sang, nous a fait mespriser tous les aduis qu’on
nous donnoit, que vostre liberté nous seroit plus funeste
qu’aduantageuse.

 

Mon dessein ; Monseigneur, n’est point de vous rendre
odieux au public, ains au contraire, de vous obliger
à vous attirer l’amitié de tout le monde, en vous
aduertissant que si vos propres interests vous font agir
de la maniere que vous faites, vostre propre conseruation,
& vostre reputation vous obligent aussi de nous
tenir ce que vous nous prometez depuis vostre eslargissement,
& cõme ces protestations vous ont esté absolument
necessaires iusques à present pour vous guarantir
des attaques de la Cour, l’execution ne vous le sera pas
moins pour éuiter les orages que vos ennemis feront
sousleuer de toutes pars, & qui se multiplieront autãt de
fois qu’il y a de persõnes estrangeres où de nôtre nation
qui s’atẽdent à vos belles promesses, & qui vous descrediteront
parmy eux & parmy nous si la fin ne nous fait
cognoistre qu’on peut trouuer de l’assurance en vos
paroles. Et afin que vous n’ignoriez point les raisons
qui vous attachent à decider à vostre aduantage cette
question tant agitée, entre vos amis & ceux qui ne le
sont point, i’ay voulu les mettre au iour pour les faire
venir iusques à vous, afin que si le malheur est si grand



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