Anonyme [1652], ADVIS IMPORTANT, DONNÉ à MONSEIGNEVR LE PRINCE, Sur l’Estat des affaires presentes Par vn des Notables Bourgeois de Paris. Le 20. de Iuin 1652. , françaisRéférence RIM : M0_519. Cote locale : B_20_31.
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& inuita le Parlement à vous faire ouurir les portes
du Havre de Grace.

 

Cette voix publique qui a si hautement demandé la
liberté de Messieurs les Princes, & l’expulsion du Card.
Mazarin ne prouenoit que de la croyance qu’vn chacun
auoit, qu’apres ce tesmoignage de l’amitié qu’on auoit
encores pour vous, vous protegeriez tousiours les Parisiens
contre les mauuais desseins de celui qui vous auoit
enchaisné, & qu’on venoit de choquer encores vne
fois si rudement pour l’amour de vous ; nous n’aurions
dis-je point brisé vos fers, si nous n’eussions creu que
vous rompriez les nostres par l’exil perpetuel du plus
grand ennemy que les Peuples ayent iamais eu, & si
nous eussions peu conceuoir que vos seuls interests allumeroient
le feu par tout le Royaume, ruineroient
toutes les Prouinces consecutiuement les vnes apres les
autres, & feroient entierement saccager toute la campagne
iusques aux portes de Paris, nous n’eussions eu
garde de nous attirer ce malheur par vostre liberté, si
nous n’eussions esperé qu’vne desolation si generale
que celle qui continüe depuis vn an sous le pretexte que
vous nous donnez, ne deut se terminer par l’exclusion
du C. Mazarin, puis que nous souffrons tant de rauages
sans dire mot, parce que vous nous promettez que c’est
le seul but de vos armes ; & si vous estez assez malheureux
de finir autrement que vous nous l’auez promis,
ne vous estonnez point vn iour si vous voyez vos ennemis
en plus grand nombre que ceux du Mazarin ne le
sont à present, par le peu d’assurance qu’on croira trouuer
en vos paroles ; c’est le dernier essay que nous en



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