Examinant donc les choses presentes, puis,
nous essayerons de preuoir ce qui en peut arriuer.

Si vous croyez estre fort heureux de voir
des armees en campagne les vnes pour vous
maintenir, les autres pour vous perdre : Il
me semble que l’on peut dire que c’est vn
grand sujet de vanité : mais non pas vn grand
effet de bon-heur ; Il faut que de costé ou
d’autre les euenements en soient funestes
pour la France & pour les François, a qui
s’en prendra t’on ? à qui attribuera la femme,
la mort de son mary, le pere celle de son fils,
le frere celle de son frere, à qui la perte de ses
biens & la ruine totale de la France ; pourriez
vous bien estre tellement enchanté, que de
ne pouuoir croire qu’vn homme qui pour ces
causes est desia condamné, ne trouuer pas
des executeurs de la Iustice, puisque l’on le
peut faire en bonne conscience.

Tirons nostre iugement de ces subiets Tragiques
& funebres, & satisfaisant à vos desirs,
mettons Paris la corde au col, venant par vostre
beau Ministere demander misericorde au
Roy : faisons que par sa bouche (Royale vous
luy donniez nouuelles Loix à vostre fantaisie,
designez comme vous voudrez & les
Cours Souueraines & les Bourgeois, vsez de
douceur ou de cruauté, selon vostre imagination :
Et croyez que les François au contraire