aduancement dans nos affaires, si mesmes depuis
que vous auez esté Ministre de cét Estat,
vous en eussiez estudié les Loix fondamentales, &
les veritables maximes de la Politique de ce
Royaume ; si nostre histoire vous eust esté connuë,
& que vous vous fussiez informé du naturel
des François, vostre conduite auroit esté toute
autre, & vous auriez preuenu ce qui vous est à present
ineuitable. Vous estiez Estranger sans naissance,
sans appuy & sans biens ; dans le mesme
siecle ou nous sommes vous auiez l’exemple tout
recent du Marquis d’Ancre vostre predecesseur ;
neantmoins au lieu de profiter de son malheur,
vous auez eu moins de retenuë, & vous auez entrepris
ce qu’il n’eust osé penser. Lors que vous
pristes connoissance des affaires, la France estoit
déja ruinée, les peuples reduits à vne extrême pauureté :
Et si Dieu n’eust commandé à la terre de
produire abondamment pendant plusieurs années,
il y a long temps que les affaires auroient
changé de face. Ce que le Ciel donnoit pour soulager<lb/> des miserables, les Partisans dont le regne
dure il y a si long temps, l’ont encore rauy. Vous
auez esté leur Protecteur & leur Chef ; & afin que
vous ne pussiez les accuser, ils vous ont fait leur
complice en vous faisant la meilleure part de leurs
vols & de leur brigandages. C’est encores vne verité
connuë de tous les peuples, & auiourd’huy

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