A. D. [1652], LES MOTIFS QVI ONT EMPESCHÉ LA PAIX jusques à present ; ET LES SEVLS REMEDES QVI la peuuent sans difficulté apporter. Par A. D. Quercynois. , françaisRéférence RIM : M0_2508. Cote locale : B_16_46.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 15 --

voudra faire reflexion sur les considerations
suiuantes.

 

Premierement, que iamais personne n’a
intention de faire contre soy-mesme.

2, Que l’interest particulier d’vn chacun
est l’orateur qui persuade le mieux, & qui est
le seul motif de toutes nos actions.

3, Que tous conseils & propositions contraires
à ces deux maximes qui tiennent lieu
de principe dans la conduite de la vie, doiuent
estre rejettées.

Ces trois reigles, SIRE, me seruiront
à mesurer & découurir la fourbe de ces flateurs
de Vostre Majésté, qui s’efforcent de luy faire
croire que la seureté de son Estat consiste en la
deffiance, qu’elle doit auoir des Princes de son
Sang, au lieu que la premiere de ces trois regles
luy aprend que cela est faux ; puis qu’il est
certain qu’ils ne peuuent estre capables de
conceuoir le moindre mauuais dessein contre
Vostre Majesté, que ce ne fut contr’eux-mesme,
attendu que leur grandeur dépend de la
vostre, & que si vous n’estiez plus Roy, ils ne
seroient plus Princes du Sang de France ? &
l’interest (quoy qu’esloigné) qu’ils ont à la
conseruation de cette Couronne, viendroit à
estre estouffé dans les ruïnes du vostre ; Si bien
que Vostre Majesté doit tenir pour constant,



page précédent(e)

page suivant(e)