A. A. [1652], LETTRE D’VN MAISTRE IANSENISTE A VN BON PERE FVEILLANT, TOVCHANT VN SERMON celebre contre des Nuditez, & des Portraicts lascifs. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_10_19.
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iuge & partie ; les moines ont tousiours
mauuaise grace presque en tout ce qu’ils
disent, & ce qu’ils mettent en auant ; en
ce qu’estans comme les ennemis & du
monde & des hommes, ils les preschent
comme s’ils estoient de petits nouices, &
veulent que ceux qui ne sont pas obligez
à les imiter, Fassent des choses qu’ils ne
practiquent point dans leurs Cloistres ny
dans leurs solitudes. Encore que les Predicateurs
pour faire valloir leurs opinions
crient sans cesse qu’ils ne parlent que par
l’organe du S. Esprit, & qu’estans dans la
Chaise de verité, ils ne disent que des oracles
qu’il n’est pas permis de reuocquer en
doute. Cette arrogance seroit pardonnable
s’ils n’auoient à faire qu’à des ignorans, &<lb/> les auditeurs seroient bien mal-heureux si
la puspart d’entre eux n’en sçauoient autant
& plus que celuy qu’ils escoutent
plustost pour l’examiner, que pour estre
iugé si souuerainement de luy, & si mal
à propos. Il est vray qu’ils ne sçauroient
trop blasmer le vice, mais comme ils condamnent
toutes choses confusément &
sans distinction, ils font que souuent on
ne les croit point mesme és choses les plus
veritables ; ils s’imaginent que pour bien
crier & faire beaucoup de bruict ils ont


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