Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : A_5_87.
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LETTRE DV SIEVR CERMIER
de Sipois, Gent il-homme Languedochien,
à Monseigneur le Duc d’Orleans, Sur les
deffiances de quelques particuliers touchant
la Pax.

MONSEIGNEVR,

Il n’y a personne à qui ie me [1 mot ill.]
plus iustement adresser qu’à vous, dans vn
temps où l’on ne voit plus se semble, regner
par toute la France, que le desespoir & la fureur Vous
estes veritablement cette Pallas d’Homere, qui pouuez
mieux qu’aucun autre arrester, par vos sages conseils,
tant d’espées tirées de toutes parts ; non pas contre des
Agamemnons, ny contre des rauisseurs, mais contre les
pauures sujets du Roy : à qui apres auoir tout rauy,
on veut encore oster la vie. Il faudroit que vous eussiez
le cœur plus dur que le bronze & le marbre, pour n’estre
pas touché de compassion, & n’auoir pas mis ordre
à tant de miseres. Si vostre Altesse Royale auoit esté
informée de la cruauté qui s’est exercée par toutes les
Prouinces de la France, depuis que les trouppes de sa
Majesté se sont retirées d’autour de Paris. Il n’y a point
de Turc ny de Barbare qui n’eust horreur de penser
seulement à ce qu’ils ont commis au cœur de ce Royaume :
Mais ce n’est pas d’aujourd’huy que l’on empesche



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