Saint-Julien,? [?] [1649], LE VNZIESME COVRRIER FRANÇOIS, TRADVIT FIDELLEMENT en Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2848. Cote locale : C_2_42_11.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 6 --


Que pour Longueuille le grand
Montiuilliers monstroit les cornes
Aux Mazarins tristes & mornes ;
Que ce Duc de grande valleur
Enuoya pour sieger Harfleur
Quelques trouppes le dix septiesme,
Qu’ensuiuant du mois le vingtiesme
Bois-le-Feure somme Harfleur
Qui luy dit vostre seruiteur,
Et dés que le canon le navre,
Depesche au Gouuerneur du Havre
De qui cette place depend,
Pour venir estre son garand,
Ayant à repousser deux mille
Hommes du Duc de Longueuille,
Ce qu’elle ne fera sans luy,
Ains se rendra dés auiourd’huy,
(C’estoient les termes de la lettre)
Ce Gouuerneur voulut se mettre
En deuoir de la secourir,
Et pour l’empescher de perir,
Détacha deux cent cinquante hommes
Qui venoient en mangeant des pommes,
Quand sur le chemin ces mangeans
Trouuent vn party de nos gens,
La peur saisit ces miserables
Qui courent comme de beaux diables
Sans qu’aucun regarde apres soy,
Enfin tel estoit leur effroy,
Que quand dans le Havre ils entrerent
Les huict heures du soir frapperent,
Bien que partis à leur malheur
Auec le iour, & que Harfleur
Du Havre soit à demy lieuë,
Mais la peur qu’ils auoient en queuë,
Leur fit oublier le chemin :
Enfin sans attendre à demain,
Harfleur nous fit ouurir la porte,

page précédent(e)

page suivant(e)