Saint-Julien,? [?] [1649], LE CINQVIESME COVRRIER FRANÇOIS, TRADVIT FIDELLEMENT en Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2848. Cote locale : C_2_42_05.
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Charenton se rendit en suitte,
La garnison se mit en fuitte
Et se sauua sur des batteaux
Ce que sçachant nos Generaux
A Picque puce ils resolurent
Et tous d’vne voix ils voulurent
Que Paris fut contremandé
Veu l’auantage de Condê
Qui leur pouuoit sauter en crouppe
Auec sa Mazarine trouppe
Il falloit passer par Fescamp
En bonne foy dittes-moy quand
L’auriez vous fait Messieurs de Ville
Eussiez-vous esté cinq cens mille
Laissez luy prendre Charenton
Puisque le sang de Chastillon
Et de Saligny le carnage
N’a que trop payé ce village
Ieunes Seigneurs prostituez
Parlez donc vous autres tuez,
Braues Officiers de Nauarre,
L’occasion estoit bien rare
Pour y perdre trente de vous ?
Au nom de Dieu reuenez tous,
Et que vos ombres vangeresses
S’attachent nuit & iour aux fesses
De celuy qui vous hazarda
Et par nos mains vous poignarda,
C’est Mazarin que ie veux dire
L’autheur seul de vostre martyre.
Le iour que fut pris Charenton
Condé resuant auec Gaston
Sur l’importance de la perte
Qu’à sa prise ils auoient soufferte,
Sur sa conqueste il raisonna
Et par conseil l’abandonna
Comme pour son trop d’estenduë
Ne pouuant estre deffenduë
Il sort & seulement il rompt

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