S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
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Et sans demander permission,
Piquée contre la nation,
Soit Allemande, ou Polonnoise,
Et mesme contre la Françoise,
Commença si fort à tonner,
Que ie n’osay la regarder,
Tant elle faisoit la furieuse,
La prenant pour vne Meduse,
Ie la laissay crier tout son sou,
Me sauuant par vn petit trou :
I’entray dedans vne boutique,
D’vn homme qui estoit sans pratique,
En quittant là ces paysans,
Pour entendre nos artisans.

 

 


Le maistre qui n’estoit pas loin,
Homme de grandissime soin,
Croyant que j’auois bien à faire,
De quelque chose necessaire,
Accourust aussi-tost à moy,
Disant qu’il auoit bien dequoy,
Que sa marchandise estoit bonne,
Qu’on n’entendoit plaindre personne,
Qu’il seruoit bien d’honnestes gens,
Qui n’en estoient pas mescontens.
Ayant apporté vne escabelle,
Me prie de m’asseoir sur icelle :
Ainsi donc que ie fus assis,
D’vn ton de voix d’homme rassis,
L’interrogeant de son mestier
Me dit, qu’il estoit Cordonnier.
(Car notés que dans sa boutique,)
Il n’y auoit ny forme, n’istique.
Luy qui s’estoit bien apperceu,
De ce que ie n’auois rien veu,
Pour maintenir sa chalandise,
Me parla auecque franchise,

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