S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
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Qu’elle auoit vn si bon esprit,
Qu’elle fait plus qu’on ne luy dit :
Bref qu’elle estoit si bien faite,
Qu’il l’aymoit plus qu’vne coquette.
La plume me tombe des mains,
Entendant des faits inhumains :
Ce pauure homme en continuant,
Me disoit tousiours en pleurant,
Qu’vn soir comme ils estoient couchés,
Des hommes qui estoient bien armés,
Vinrent auecque grande escorte,
Effondrer leur petite porte :
Aussi-tost qu’ils furent entrés,
Nous comme gens, bien estonnés,
Crions pardon, pitié misericorde.
Sans que pas vn d’eux nous l’accorde.
Nous nous jettons à leurs genoux,
Pour appaiser leur grand courroux ;
Et ne les pouuant pas fleschir,
Ie me resous de bien mourir.
Alors m’estant mis en deffence,
Ils m’entraisnerent de violence,
Hors de ma petite maison,
Disant vous irez en prison,
Me contraignant d’abandonner
Tout ce que j’auois de plus cher.
Helas ! icy la voix me manque,
I’entends ma femme, & ma seruante.

 

 


Cet homme ayant ainsi parlé,
Ie croyois estre deliuré,
D’oüir semblables doleances,
Ennemies des rejouyssances.
Alors vne trouppe de femmes,
Hurlant pour soulager leurs ames,
Ie dis plus sans comparaison,
Qu’vn aueugle pour son baston.

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