S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
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Pistoles de France, & d’Espagne,
Et autres pieces d’Allemagne ;
Là il se t’eust, & me iura,
Qu’il ne luy restoit rien de cela.

 

 


En voicy vn autre de mesme bande,
Qui prie aussi que l’on l’entende,
Il vous faira compassion,
Si vous luy prestés attention.
Commençant donc par le detail,
De son grand & petit bestail,
Il les voulust tous contrefaire,
Par le chant, par la voix, & le braire,
Les appellant tous par leurs noms,
Iusqu’au moindre de ses moutons :
La crainte que j’ay d’ennuyer,
Me les a fait tout oublier.
A quoy bon cette crierie,
N’estant pas dans la raillerie,
Ie pense qu’il est superflu
De dire tout par le menu.
Laissons là tout ce tripotage,
Pour parler de son Mariage,
C’estoit vn ieune jouuençeau,
Qui auoit la mine d’hair l’eau :
Il me dit qu’il estoit marié,
Seulement depuis l’an passé,
A vne fille de son village,
Ieune, belle, riche, & bien sage ;
Qu’elle auoit d’honnestes parens,
Encor qu’ils fussent paysans :
Qu’elle estoit si grande menagere,
Qu’elle haïssoit la bonne chere :
Qu’elle prenoit vn si grand soin,
Que rien ne manquoit au besoin :
Qu’encor qu’elle fut villageoise,
Qu’elle valloit vne bourgeoise :

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