Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. VNZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_11.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 8 --

 


Detestable Demon pernicieux dessein,
Peux tu auoir conçeu ce forfait dans ton sein ?
Quoy ! pense tu brusler la plus noble des Ville,
Et destruire par le feu des millions de familles ?
Non, non, Dieu ne veut pas, son peuple chastier,
Auec tant de rigueur. Vn monde tout entier :
Tu veux à ta fureur consacrer de la sorte :
Quoy ! faut-il que ton corps encore la terre porte ?
N’est elle point faschée de supporter tes pas :
Non ; car dans peu de temps elle te mettra bas ;
Nous auons bien desia preueu à cette affaire,
L’eau ne nous manque point ; Hé ! que pensois tu faire ?
Tu n’as qu’à te sauuer, aussi-bien peu à peu,
Tu te consommeras dans ce nuisible feu ;
Et l’on fera sçauoir parmy toute la terre,
Que tu-es le vilain, Autheur de cette Guerre ;
Et que tu es le Chef d’vn tas de Partisans,
Qui causent tous les iours la mort des Artisans ;
Que tu rauit le pain qu’ils desirent manger,
Et que tu mets chacun en extresme danger.
Enfin que dira-t’on voyant ton arrogance,
En ton pays natal ; C’est le fleau de France ?
Son courroux ne sçauroit s’appaiser, que ce lieu
Ne soit reduit en cendres & les Temples de Dieu,
Appaise-toy, malin, sois sage desormais ;
Va-t’en ou tu voudras & nous laisse en Paix.

 

A PARIS,
De l’Imprimerie de la veufue d’ANTHOINE COVLON, ruë d’Escosse,
aux trois Cramaillieres.
1649.



page précédent(e)

page suivant(e)