Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. TROISIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_03.
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Pour euiter ce mal, on forme vne armée
De nos Parisiens ; La Ville est allarmée,
Et chacun de bon cœur endosse le harnois
Sans plus rien marchander ny faire le sournois :
Ils vont à Iuuisy en ordre de bataille,
Sans frapper aucun coup, ny d’estoc ny de taille :
On leur donne du vin pour les encourager
Qui seruit bien plustost pour les descourager ;
Car ils beuuoient sans soif, n’ayant aucune chose
Pour manger ; & les vns dessus la terre pose
Leurs armes ; connoissant qu’il y a du danger
De trop boire du vin en vn lieu estranger.

 

 


Ce n’estoit point de Mars qu’ils obseruoient les loix,
Mais trop bien de Bacchus, au moins à cette fois :
Il les sceut bien dompter en broüillant leur memoire
Mais qui leur apprendra dans peu de temps à boire.

 

 


Enfin on les vouloit mener deuant Corbeil
A l’instant que Morphé remply tout de sommeil :
Mais Monsieur de Beaufort, qui a l’ame prudente,
Cogneust bien qu’il feroit vne perte euidente
S’il menoit nos Bourgeois au milieu des hazards,
Qui ne cognoissent rien aux actions de Mars.
Il les renuoya tous le Lundy au matin
Sans frapper aucun coup ny sans faire butin ;
Et puis au Parlement ce grand Cœur eut seance
Et là fut proclamé Duc & Pair de la France ;
Afin de terrasser ce fougeux Cardinal,
Qui à mon grand regret se trouue en mon Iournal

 

 


L’on fit des Caualiers sortir de toutes sortes
Et de l’Infanterie ; On leur ouurit les portes

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