Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. QVATRIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_04.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 3 --


On sonne le tambour pour aller à la feste,
On marche hardiment, on ne craint plus sa teste,
Pour aller au combat, on est tousiours tout prest,
Et le Peuple espouse le commun interest.

 

 


L’on me dit en passant par la Place de Maubert :
Que l’ennemy estoit à Brie-Comte-Robert :
Qu’il s’en vouloit saisir ; mais que la vigilence
De ces bons Citoyens, sortis en diligence,
Les auoient repoussez : Et que leur appareil
Campa prés Lesigny, auant que le Soleil
Fut couché. Aussi tost il fit sommer la Place,
De se rendre en ces mains en obtenant sa grace.
Ils sont sourds à sa voix, & sortent vaillamment,
Dessus les Mazarins qui fuyent honteusement :
Mesme la Garnison de Brie-Comte Robert,
Ayda à leur donner vn si fascheux decert.
Taschant de regagner le lieu de leur retraitte,
En retirant ses gens de peur d’vne deffaitte.

 

 


Parlons de sainct Denis & de sa Garnison :
Et du rusé Mouchard qui fut mis en prison.
Il paroissoit assez qu’il estoit factieux ;
Mais il auoit manqué de bien ioüer ses jeux.
Ce porteur de poulets auoit sort bonne mine ;
Mais l’on cognoist icy quand vn esprit rumine.
Il alloit lestement sans regarder ses pas,
Et n’attendoit rien moins qu’vn asseuré trespas,
S’il estoit descouuert ; & si son entreprise
Venoit à s’esclatter. Aussi-tost il s’aduise
D’arrester vn Paysan, qui sortoit de Paris,
Au milieu du Fauxbourg qu’on nomme sainct Denis.

page précédent(e)

page suivant(e)