Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. QVATRIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_04.
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Vostre Oncle me cognoist & sçait bien qui ie suis,
Sus ; mon cœur appaisez quelque peu mes ennuis ?
Il pensa la baiser ; mais vn rude souflet,
Empesche le dessein de ce bruslant valet,
Qui ne fait pas semblant, de sentir en son ame,
Quelque fascheux desdain ; Il n’importe sa flamme
Ne se sçauroit esteindre en ce petit moment ;
Le cheual ne craint point les pieds d’vne Iument,
Quand il est eschauffé ; Ainsi ce langoureux
Commença de parler ; Ie suis fort desireux,
D’auoir vostre amitié, Madame, s’il vous plaist,
Prenez ce petit gage ; ou bien, s’il vous desplaist,
Venez auecque moy en choisir chez l’Orphévre,
I’en cognois vn, mamour, qu’on appelle le Févre ;
Ce qu’entendant, Margot, se mist le cœur en joye,
Et riant, mon amy, luy dit Hé ! que ie voye
Cette bague iolie ; Il luy donne à l’instant,
Et Margot remercie, ce pipeur inconstant,
Qui luy disant : A dieu, en luy serant la main,
Mamie, luy dit-il, ie vous verray demain.
Il ne fut pas party d’aupres de cette fille,
Qui pensant contempler cette bague fragile,
Se casse aussi tost qu’elle l’eut mise en son doigt ?
Ha ! traistre, ce dit elle : est-ce en mon en droit,
Qu’il te faut addresser ? Ie jure sur ma vie,
Que tu le payeras ? Il vint reuoir sa mie,
Esperant dés l’abort luy taster les testons :
Mais il y fut receu à grands coups de bastons.

 



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