Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. HVICTIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_08.
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De la Chambre des Comptes, le premier President,
Nommé Nicolaï, comme sage & prudent ;
Paris & l’Escuyer, tous deux de saincte vie,
Qui ont tousiours dompté, & l’orgueil & l’enuie.
De la Cour des Aydes, Amelot fut choisi
Auec de Bragelonne, & quatre homme ; ainsi
L’vn premier President, les autres Conseillers,
Qui sont pour le public les seuls & vrays pilliers.
Et Fournier Escheuin de la Maison de Ville,
Fut esleu pour ce fait ; car il est tres-habille :
Pas-vn de tous ceux-cy n’eurent le cœur cruel ;
Ils allerent gayement conferer à Ruel.

 

 


Le Peuple les conduit ayant les larmes aux yeux,
Et ne pouuoient qu’à peine leur dire les adieux :
Les Ducs d’Orleans & Prince de Condé
S’y rencontrerent aussi ; l’vn estoit bien fondé,
Et l’autre contestoit sur le peu d’asseurence
Que pouuoit à Paris auoir les Grands de France.
Ce qui nous resioüyt, ce fut que Mazarin
N’osa du tout monstrer en ce lieu son groin ;
Quoy qu’il eut donné ordre à ses gens de campagne,
D’aller surprendre Reims, ville de la Champagne,
Ils furent repoussez par ses forts habitans,
Qui ne tremblent iamais voyans des combattans ;
Car ils sont tres-adroits au mestier de la guerre,
Et conseruent leur pain en deffendant leur terre.

 

A PARIS,
De l’Imprimerie de la Veufue d’ANTHOINE COVLON, ruë
d’Escosse, aux trois Cramaillieres 1649.



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