Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. HVICTIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_08.
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Les Diables font-ils pis que tu fais maintenant ?
Non, ie ne le crois point ; Et quel contentement
Prens-tu à massacrer, violer femmes & filles ;
Prophaner les Saincts Lieux ; y a-il rien plus horribles ?
Quoy ! tu pense en ce point acquerir du renom ?
Tu n’en auras aucun que celuy d’vn Demon.
Est-ce ainsi que tu fais esclatter ta memoire ?
Quoy ! peus-tu bien chanter vne telle victoire ?
As-tu donc entrepris de t’abreuer de sang
Humain ; & en France construire vn tel estang ?
Ie te donne l’Enfer pour vnique heritage
Mazarin, reçois-le, car c’est ton seul partage.
Meschant tu ne sçais pas que Dieu vange les cœurs,
Forcez par la fureur des infames vainqueurs.
Tu ne sçais pas maudit qu’il a pitié de l’ame
Dont le corps est bruslé par l’ardeur d’vne flamme ;
Qu’il est iuste vangeur, & qu’il sçait bien punir
Celuy qui contre luy veut maistre deuenir.
Tu n’en perds que l’attente aussi bien tost ou tard.
Tout le monde sçaura que l’Enfer est ta part.
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C’est maintenant qu’il faut loüanger nos amys,
Et ne point espargner le sang des ennemys,
Ils nous ont trop braué ; Sus faisons leur sçauoir,
Que le sanglant mestier cognoist nostre pouuoir :
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Ce grand Coadjuteur ne manque point de force
Pour punir ce mutin, qui sans cesse s’efforce
De nous faire du mal, & de nous tourmenter ;
Mais nous le verrons tost en ce lieu lamenter :
Les pertes qu’on luy fait souffrir à toutes heures,
Affoiblissant ses trouppes qu’il tient pour les meilleures.
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