Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. DIXIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_10.
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Fut le Duc de Boüillon qui montra son sçauoir,
Faisant tenir nos gens chacun en son deuoir ;
Qui manioient les armes d’vne façon naïfue ;
Et qui auoient formé leurs forts de Ville-Iuifue ;
Le Prince de Conty y prist contentement
D’Elbeuf, & de Beaufort, & la Mothe mesmement :
Iamais on à rien veu qui fut si agreable,
Chacun en cét endroit se monstroit admirable,
Et mesme nos Bourgeois n’espargnoient leurs soüillers,
Pour courir desireux voir ses frais Caualiers,
Dont les cheuaux fougeux bondissoient sur la terre,
Tesmoignant qu’ils n’aymoient que d’aller à la guerre.
Nous ne craignons plus rien, tout le monde est pour nous,
Bordeaux est nostre amy ; Hé ! bien que direz-vous,
Messieurs nos ennemis ? Sus, ployez la toillette,
Vostre force, pour nous n’est que par trop foiblette,
Vos desseins ne sont pas maintenant de saison ;
Nous auons, graces à Dieu, des viures à foison,
Il vous faut desormais abandonner ces lieux,
Qui ne peuuent souffrir vos cœurs malicieux ;
N’esperez plus iamais de reuenir en France,
Si ce n’est pour sentir tout autant de souffrance,
Que vos barbares mains, nous en ont fait sentir
En vous laissant de ce vn dur repentir.

 

 


Il me faut maintenant raconter vne Histoire
Qui merite assez qu’on en face memoire ;
C’est d’vne ieune fille du Bourg de Charenton,
Où bien des enuirons qui tua, ce dit-on,
Quatre gros Polonnois lesquels auoient enuie
De rauir son honneur & luy oster la vie.

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