Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. CINQVIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_05.
Le grand Duc d’Orleans se voyant secondé De l’irrité Conseil du Prince de Condé, Firent toute la nuict filer l’Infanterie Constant de cinq mil hommes ; Et de Caualerie Beaucoup plus de trois mil, tirez des garnisons, Qui proche de Paris garde les enuirons. Leur dessein estoit tel, ou du moins ce dit on, De venir brusquement attaquer Charenton ; Mais il fut resolu de sommer cette place, Et de luy resister si elle auoit l’audace.
Auant que commencer ils poserent leur camp Dessus vne eminence au Val de Fescamp, Où ils placerent le fort & gros de leur Armée Des Gardes, de Nauare, & d’autres gens formée.
On somme Charenton auec son Gouuerneur De rendre tost les chefs ; Mais ce braue Seigneur Respond, qu’il a du cœur & qu’il n’a point d’enuie De leur abandonner qu’en y laissant la vie. Qu’à ce grand Duc d’Elbœuf, ainsi qu’au Parlement De la bien conseruer auoit presté serment. Et qu’il ne falloit pas esperer par menace De remporter sur luy & l’honneur & la place.
Cecy fit aduancer par ces deux assaillans, Des Soldats qu’ils croyoient d’estre des plus vaillans. Ils attaque ce Bourg auec vn fier courage Et meditent en leurs cœurs d’y faire vn grand carnage. Que l’on sçaura pour vray, que leur seuerité Monstrera à ce Bourg ce qu’il n’a merité, Et que s’il à du sang quelque peu dans ses veines, Ils luy espancheront pour loyer de leurs peines.
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