Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. CINQVIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_05.
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La lumiere du iour. Mais on l’appelle ailleurs
Afin de nous monstrer qu’elles sont ses valeurs.
Monsieur de Noirmonstier, luy fait bien-tost sçauoir
Qu’au Conuoy d’Estampes il a fait son deuoir.
Mais qu’enfin il a grand besoin de sa personne,
De crainte que Grammont subtil ne l’enuironne.

 

 


A cét aduis il court plus viste que le vent.
Et la Mothe Houdancourt qui s’y trouua deuant
Se joignirent si bien, mettant dedans les vignes
De Vitry ce Conuoy, pour aux trouppes malignes
Resister fortement en leur faisant sentir
Par la mort vn fascheux & rude repentir.
Plusieurs Officiers demeurent sur la place
Sans couleur, sans vigueur, & aussi froids que glace.
Les ennemis cogneurent dés ce premier effort
Que nostre vray Achilles est le Duc de Beaufort ;
Qui durant le combat n’auoit rien en sa teste ;
Son chappeau fut perdu parmy cette tempeste.
Mais il ne laissa pas de tuer sur le lieu
De sa luysant espée le Sieur de Noirlieu.

 

 


Le bruict de ce combat allarma cette Ville,
Tous nos Bourgeois quittoient librement leur famille
Pour courir au secours du Duc de Beaufort,
Que l’on disoit par tout estre en danger de mort.

 

 


Iamais chose pareille ie ne vis de mes yeux
Tout chacun y voloit tant les jeunes que les vieux.
Si bien qu’on composa vne armée en vne heure
De trente-cinq mil hommes ; Que si ie mens ie meure
Sur la place ; C’estoient tous Soldats aguerris,
Car on n’en manque pas de tels dedans Paris ;

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