Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], LE IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. QVESTIER, dit FORT-LYS. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_01.
Hé ! grand Dieu qu’est-cecy, quel effroyable estang ? Seine vous n’estes plus vne douce Riuiere, La Marne vous fait tort, vous rendant Mer entiere, La Loire mesmement, afin de vous troubler A fait ses blanches eaux à ce coup redoubler ; Ce qui ne se faisoit qu’au cours de neuf années, S’est parfait dans le temps de quatre matinées : Et bien que l’on craignist quelque accident de feu Vne peur saisissoit le monde peu à peu, Qui regardant les flots s’esleuer de la sorte, Et entrer aux maisons sans en ouurir la porte, Disoient, On nous à fait icy vn mauuais tour ? Mais cela n’empeschoit que le son du tambour Ne bruyast fortement, & que parmy la ruë On ne se resioüit de la noble venuë Du Prince Conty, & d’autres grand Seigneurs, Dont leurs faits & vertus ie toucheray ailleurs.
Enfin l’accroist des eaux causa vn grand dommage, Des Chantiers tous entiers se sauuerent à la nage ; Quelques-vns se noyans, mesme deux ponts de bois Escraserent le dos de la Seine à la fois. Maint Palais Poissonneux en ruïne furent mis Sans se pouuoir deffendre contre leurs ennemis,
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