Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.
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leurs criminelles entreprises par leur mort. C’est vne
action, SIRE, aussi heureuse qu’elle est extraordinaire, puis
qu’elle n’a point d’exemple dans les histoires, & que si elle estoit
cognuë dans ses circonstances, ou qu’elle ne fust pas malicieusement
desguisée, nous osons nous promettre qu’elle attireroit au
lieu de reproches de Vostre Majesté, vne recognoissance de nos
seruices, & vne gloire eternelle dans le souuenir de toute la
France.

 

Nous n’auons, SIRE, iamais trempé dans aucun traicté auec
l’Estranger ; nous n’auons point souffert sans accourir aux armes
de vostre Iustice, qui sont les seules que nous auons en main, que
les vaisseaux & les ennemis de vostre Estat soient venus dans
nostre riuiere, nos Arrests & nos Registres que nous auons enuoyez
à Vostre Majesté & les suites, iustifient assez toutes ces veritez ;
& lors que nous auons opposé vne deffence naturelle que
Vostre Majesté a approuuée pour legitime par sa Declaration aux
violences d’vn Gouuerneur qui s’estoit esleué en tyran dans la
Prouince, opprimant vos Subjets & s’attribuant les droits de
vostre Couronne, nous n’auons point mandié vn secours criminel
pour accroistre nos malheurs par des fautes que nous n’auons
iamais esté capables de commettre.

Cette ville, SIRE, deuoit esperer qu’apres vne si longue
souffrance elle attireroit les effets de Vostre Clemence, puisque
vos Lettres partant de Paris l’auoient ainsi marqué ; & nous demanderions,
SIRE, grace à Vostre Majesté si elle nous le commandoit,
quoy que nostre innocence nous permette de luy demander
iustice, nous ferions les coulpables, & offencerions nostre
propre innocence, afin de vous paroistre plus sousmis. Mais,
MADAME, à mesme temps que nous demandons la paix,
M. le Card. nous declare la guerre : nous auions obtenu l’entremise
du Parlement de Paris, ils nous auoient fait cette faueur
d’enuoyer leurs Deputez à Vostre Majesté. SIRE, Monsieur
le Card. a estouffé leurs voix & leurs remonstrances, & au lieu
qu’elles deuoient esclater publiquement, puis que nos miseres &
celles de l’Estat sont publiques, elles ont esté enseuelies dans le
secret, ils n’ont eu la liberté de parler qu’à huis clos ; Les compliments



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