Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.
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ciuille ; Bordeaux seul, quoy que persecuté, est le seul objet
du ressentiment de la guerre dans l’esprit de M. le Card. c’est
pour cela qu’il s’est fait expedier au Sceau, qu’il change de main
quand il veut, vne declaration de Generalissime de France, qui
ne sont plus que de noms vains, sans corps, sans effet, & ce pendant
il a fait fermer ce Sceau depuis six mois pour les expeditions
des Offices de cette Compagnie, qui est vn nouueau gente d’injustice,
parce que ceux qui ont achepté les Offices demeurent
priuez des fonctions des charges, & du reuenu de leur argent,
sans qu on leur puisse imputer que le malheur du siecle, & la conduite
de M. le Card. qui contre les anciennes Ordonnances & les
termes expres de la Declaration de Decembre 1649. a fait expedier
incessamment des euocations generalles en faueur de ceux
qui auoient commis des cas execrables dans la Prouince pendant
ces mouuemens auec des termes infamants contre l’honneur
de cette Compagnie, qui demeure chargée d’opprobres, &
priuée de sa iurisdiction, par des tiltres où vostre Sceau est appliqué,
& par l’exemption qui est accordee à ces coulpables.

 

Tous ces maux ne sont point comparables à l’outrage dont ledit
sieur Card. a attaqué l’honneur de cette Compagnie dans
l’escrit qu’il nous enuoya, où il cache ses iniures sous les belles
apparences de la paix, où il veut nous faire passer pour coulpables
d’intelligence auec l’Estranger, à mesme que toute la France
& luy principallement qui a des espions par tout, a sceu par
vne cognoissance certaine & infaillible les perilleuses resistances
que nous auons faites pour ne donner pas de tiltre qui pouuoit
chocquer nostre fidelité, & nostre deuoit enuers Vostre Majesté ;
qui sçaura si ledit sieur Card. permet que la verité arriue iusques
à vostre Trosne, que le sang de nos Collegues a esté versé dans
cette occurrence, que nos vies ont esté exposees tout vn iour à la
fureur de ceux qui assiegerent le Palais de vostre Iustice Souueraine,
& vindrent les espées nuës iusques à nos sieges, d’où ils se
retirerẽt plus effrayez que nous, qui ne quittâmes iamais la dignité
ny la fonction de Iuges, nos consciences & nostre liberté demeurerẽt
debout, triompherent de tous ces vains efforts, & quelques
vns de ceux qui auoient esleué leurs armes contre nous, expierent



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