Pileur, Georges [1649], LE DIALOGVE DE LA FORTVNE, ET DES HABITANS du College DES THRESORIERS. Fait par Georges Pileur. , françaisRéférence RIM : M0_1081. Cote locale : C_7_18.
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Rome, lors que vous me fiste trouuer dans mon chemin
vne petite horloge, où il y en auoit assez pour
subuenir à mes necessitez. Ce fut alors que vous me
donnaste la terre de promission, & que vous enuoyastes
auant moy des espions.

 

La Fortune.

N’en dis pas d’auantage, ie te connois, car tu
estois vn petit hercus, & ie t’ay esleué parmy les
grands.

Le Principal.

Puissante Deesse, dite moy, s’il vous plaist, la cause
d’vne si soudaine & inesperée venuë.

La Fortune.

Oüi, tu la sçauras. I’estois és enuirons de France il
y a quelque temps, & eu Mars en rencontre, tenant
en sa main vne espée toute nuë qui s’aprochoit tout
fulminant, & menaçant quelque sinistre accident.
Peu de temps apres ie rencontray la mort vers Charenton
qui retournoit d’Angleterre, lequel m’aprit que
Neptune estoit aussi descendu par les montagne de
la Bourgogne. Sçachant tout cecy i’acourus aussi-tost,
jugeant quelque funeste Tragi-comedie, puis qu’il
y auoit tant d’extraordinaire personnages : Et m’aprochant
de Paris ; j’apris encor que deux Deesses s’estoient
batuës, Ceres & la Faim : Mais Ceres ne pouuant
resister à l’autre fut cõtrainte de quitter, & laisser
celle-cy Maistresse, laquelle s’empara aussi tost de Paris,



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