Perret, C. [1652], LE MANIFESTE DE MADEMOISELLE PRESENTÉ AVX COEVRS GENEREVX. Par le sieur C. PERRET. , français, latinRéférence RIM : M0_2365. Cote locale : B_8_1.
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qui m’a baillé l’estre, n’y ayant point de
dessein qui n’aspire au salut commun, &
pour le bien de l’Estat. De veoir la cause
du mal sans en diuertir l’effet, c’est imprudence ;
de considerer le deuoir sans l’executer,
c’est pescher auec certitude ; de s’exposer
aussi à vn danger euident, c’est temerité.
Il n’y a point de peril qu’on ne
doiue franchir pour le bien du Peuple, &
il ne faut pas apprehender quand il s’agit
de l’interest de sa patrie. Vn pere prendra
les armes à la main, & vne fille épargnera
sa parole ? Vn pere employera tous ses deniers
pour le repos de la France, & vne
fille n’y contribuëra pas ? Il y va de mon
honneur, de ma charité, & de mon deuoir ;
aussi ie prodigueray tout ce que Dieu
m’a donné de biens, s’il est necessaire, pour
l’aneantissement de cét Aman, qui demande
la mort d’vn million de Mardochées, & la
perte d’vne infinité d’innocens.

 

Ie suis à la piste les mouuemens de Iudith ;
& quoy que ie n’emporte pas la teste
de celuy qui assiege de tous costez des pauures



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