Perret, C. [1652], LE MANIFESTE DE MADEMOISELLE PRESENTÉ AVX COEVRS GENEREVX. Par le sieur C. PERRET. , français, latinRéférence RIM : M0_2365. Cote locale : B_8_1.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 16 --

Ce ne sont que flateurs de Cour difficiles à
éuiter, & plus pernicieux que les faux témoins ;
c’est vn poison tres-dangereux, &
presque l’vnique cause de la ruine des Princes
& de l’Estat, & enfin le déguisement &
la corruptiõ de la verité. Le Demon n’ayant
peu gagner Iesus-Christ dans le desert par la
superbe, par les grãdeurs, & par la gourmandise,
le voulut gagner par la flaterie, & d’effet
fit humilier les Pharisiens orgueilleux deuãt
l’humilité mesme. L’Escriture remarque la
response du Fils de Dieu, & il n’y a point de
sage Souuerain qui ne doiue l’imiter, & fuir
la flaterie. Sa Maiesté dans l’innocence de ses
ans, & dans les Compagnies frauduleuses qui
l’enuironnent, n’y peut pas prendre garde,
comme lors qu’on aura dissipé toutes ces tenebres
qui obscurcissent ce Soleil, sur le
poinct qu’il doit éclairer à toute la terre.

 

La flatterie, l’auarice, & le débordement,
causent les miseres du Peuple, & la tyrannie
s’augmente de iour à autre ; Toutefois on se
doit resiouyr de la défaite des troupes de
Mr de Saint Luc, puisque c’est le commencement



page précédent(e)

page suivant(e)