Perpignan,? (sieur) [1652], LE GENEREVX CONSEIL DONNÉ AVX BONS FRANCOIS, AVEC L’OCCASION QVI SE PRESENTE pour l’extirpation du Mazarinisme. PAR LE SIEVR PERPIGNAN. , français, latinRéférence RIM : M0_1481. Cote locale : B_12_18.
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la violence & la force si il en est de besoing ; vous n’en
serez point coupables, leur aueuglement est volontaire,
& qui plus est, ils s’y plaisent, qu’ils en accusent donc
leur propre mal-heur & leur infortune. Croyés-moy vous
estes obligés à toutes ces choses comme bons François.
Ne sçauez-vous pas qu’vn Consul Romain, appelle Brutus,
pour estre trop attaché à l’interest & aux Loix de sa Patrie a
bien eu assez de cœur à faire mourir ses propres enfans
quoy qu’il luy fust permis de les sauuer à la priere mesmes
du Peuple Romain, seulement pour auoir conjuré
de receuoir dedans Rome le Roy Tarquin qui en auoit
esté auparauant chassé ? Que ne deuez-vous donc point
faire aux ministres de ce Monstre, qui par son moyen
ont assouui leur damnable conuoitise aux despens d’vne
infinité de peuple ruiné, qui ne cesse de crier vengeance ?
Prenez donc les armes, Genereux François, & contribuez
tout vostre pouuoir à la perte des Mazarins si ils
s’obstinent dauantage à demeurer dans leur erreur & aveuglement :
Faites leur reconnoistre cette verité à leur
despens, qui dit, Sequitur vltor à tergo Deus. En vn mot,
Messieurs, esteignez ce feu & cet embrasement qui va
consumant toute la France ; & qui enveloppe les innocens
auec les coulpables : Car vous diriez que ce grand
Royaume est le Theatre où se representent les plus funestes
& les plus sanglantes tragedies qui ayent esté jamais
veuës. En fin, Messieurs, opposez-vous de bonne heure
à ces desordres & à ces guerres ciuiles naissantes, de
peur que le retardement n’empesche tout le remede que
l’on y pourroit maintenant apporter. Vous ne devez vous
estonner dans cet advis que je vous donne des ressentimens
que ie fais paroistre ; la cause de mes plaintes est
si juste que ie n’ay pû dauantage luy faire violance ne refuser
à la verité le tesmoignage qu’elle exige de ma bouche.
Ie croy que personne ne blasmera mon dessein, qui
n’est autre que de vous exciter à suiure vos Princes, qui


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