Anonyme [1651], DISCOVRS SVR LE SVIET DES DEFIANCES DE MONSIEVR LE PRINCE, QVI L’ONT OBLIGÉ DE SE retirer à Sainct Maur. , français, latinRéférence RIM : M0_1150. Cote locale : B_6_14.
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de sentiment ? Au contraire, estans deuenus
plus coulpables, pource qu’ils ne peuuent plus
s’excuser sur la malice, ou sur l’ignorance de leurs
Maistres, ne sont-ils pas dignes de l’execration de
tous les hommes, d’auoir voulu faire regretter la
conduite de ce Cardinal ? Deterrimâ comparatione,
pour me seruir de l’expression de ce Romain, sur
le sujet du choix qu’Auguste fit de Tybere pour
son successeur ; Qu’il ne destina à l’Empire, que
pour tirer de la deprauation de ses mœurs, de sa
cruauté, & de sa dissimulation, vn sujet de gloire
& de vanité.

 

Cependant, parce que Monsieur le Prince est
le promoteur de cette expulsion, quoy que l’experience
qui a confirmé nos craintes la rende
non seulement juste, mais necessaire, il n’y a
point de desguisement dont on ne se serue, pour
luy rauir la gloire d’vn dessein si loüable ; jusques
là mesme, que sans considerer le public, qui ne
peut estre en seureté, tandis que les maximes du
Cardinal Mazarin & ses Valets regneront à la
Cour, il y en a qui trauaillent à releuer ces Idoles
de Faueur, parce que celuy qui les abbat ne
leur est pas agreable, ne se souuenans plus qu’ils
ont esté les premiers à luy jetter de la bouë, & à publier
de viue voix & par écrit, qu’ils estoient indignes
de la veneration & du culte qu’on leur
rendoit.



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