M. N. R. F. J. [1652], L’ESTAT EN TROVBLE Par le Gouuernement DES ESTRANGERS. Où l’on verra que c’est vne maladie ordinaire à tous les Estats de ne pouuoir souffrir vn Gouuernement Estranger, & que tant que nous serons gouuernez par eux; il est bien difficile que nous ayons vne bonne Paix. Par M. N. R. F. I. , françaisRéférence RIM : M0_1296. Cote locale : B_16_53.
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II.

Ce mesme fondement a seruy au Philosophe dans
sa Politique pour luy faire dire hardiment que le
moyen de destruire vn Estat, est d’y appeller des
Estrangers : c’est ce qu’il fortifie par vne longue suitte
d’exemples, faisant voir que tous les Estats qui les
ont receus ont esté renuersez par eux, ou par les diuisions
ausquelles ils ont donné naissance ; par ce
que tout ce qui n’est pas de mesme nature que le
reste, est vn principe de diuision, & toute diuision
emporte auec soy la ruïne & la destruction de la chose
diuisée. C’est pourquoy dans toutes les Republiques
bien policées les Estrangers n’ont point esté
admis.

III.

Vous ne sçauriez douter de celle des Hebreux,
puisque vous auez déja veu l’auersion qu’ils y auoient,
& le conseil de ce Sage sur cela, & s’il vous reste encore
quelque scrupule, escoutez la deffense qui en
fut faite au Peuple, lors que Dieu luy promit vn
Roy : Tu ne pourras, dit le Seigneur, élire vn Roy d’vne
Nation Estrangere, mais tu le choisiras parmy tes freres.

IV.

Les Perses ont tousiours eu de l’auersion pour
eux. Les Atheniens n’ont pas mesme voulu leur
donner l’entrée de leur ville, & à cette Loy de Solon
Pericles adiouste, que ceux là seulement fussent
faits Citoyens d’Athenes, qui seroient nez de
pere & de mere Atheniens : De sorte qu’Euagoras



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