M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.
page précédent(e)

page suivant(e)

--

5"/> sa maladie, & luy mesme a trauaillé à la santé qu’il
auoit perduë.

 

Chacũ cherche
naturellement
son
salut.

Vne humeur
estrangere
rend l’Estat
malade, & il
ne se trouue
point de
Medecin.

Il a donc fallu
qu’il fit
luy mesme
vn effort
pour sa guerison.

Ie dy luy mesme. Car puis que c’est le Parlement
qui a fait le genereux dessein d’vne si grande & si
necessaire cure, ie dy vray quand i’asseure que c’est
l’Estat luy mesme qui l’a fait. Cét illustre Parlement ;
Ce Senat de demy-Dieux familiers & visibles
representant le Monarque & les sujets de ce
Royaume, en est vne parfaite & vne naifue representation.
Ayant l’authorité de l’vn dans les mains,
& pratiquant l’obeïssance des autres, on ne peut pas
douter qu’il ne soit l’Estat tout entier en racourcy
puis qu’il n’vse pas moins de l’authorité du Prince,
en faisant iustice, que de l’obeïssance des sujets.

Le Parlement
represente
parfaitement
l’Estat,
& mesme
est cet
Estat en racourcy.

Apres cela doit-on trouuer estrange les projets
de sa generosité ? Est-il quelque loy que nous connoissions
(ie dy mesme chez les peuples les plus
barbares) qui ne permette pas la resistance que tous
les estres font à leur destruction & à leur perte ? Vn
ver que nous foullons aux pieds fait bien ce qu’il
peut pour s’en garantir : Et defait, c’est vn droit
aussi ancien que le monde, que la nature apprend
à toutes choses, & que la iustice humaine & diuine
ne punist en qui que ce soit.

La conseruation
de soy-me
est de
droit naturel.

Quand mesme ce grand Corps ne seroit pas en
racourcy tout l’Estat, puis qu’au moins il en est vne
partie, N’estoit-ce pas son deuoir de conseruer
l’autre ? L’ordre que Dieu a mis dans le monde pour



page précédent(e)

page suivant(e)