M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.
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que non pas sa presence. C’est cette sollicitude glorieuse
qui leur fit abandonner la pompe & les delices
de la Cour pour se venir plonger dans les fatigues
de la guerre, & qui par vn desinteressement
absolu leur fit preferer leur deuoir à vne fausse &
à vne criminelle faueur.

 

C’est l’amour
qu’ils
ont pour luy
qui les en a
esloignez.

Dans vn dessein si legitime rien ne peut les espouuanter.
La perte de leurs dignitez ne leur fut
pas considerable aupres de leur gloire. Les risques
mesmes de la mort si facile à trouuer dans le hazard
des armes ne peurent attiedir leurs courages. Eust-elle
esté mille fois plus éuidente & plus asseurée,
ces Fiers & ces nouueaux Decies se fussent toûjours
voüez au salut du Pays. La crainte n’entre
point dans des ames que de si beaux mouuemens
ont remplies, & la justice de la cause qu’ils embrassoient
ne souffroit point de terreur en ces protecteurs.

Ils abandonnerent
leurs
honneurs
pour leur
gloire.

Qu’on cognoissoit mal la pureté de leurs pensées
quand on souspçonna leur retour. Quelques vns
s’imaginerent alors qu’il falloit apprehender quelque
surprise de ceux qui veritablemẽt ne venoient
que pour nostre secours. Ils ne trouuoient pas bon
qu’ils retournassent, pource qu’ils s’en estoint allez.
Ils disoient qu’il n’y auoit point entr’eux &
nous d’attachemens plus forts que ceux qu’ils
auoient ailleurs du sang & de la nature ; & qu’enfin
ceux qui n’auoient iamais abandonné la Cour, le



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