M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], LE IVGEMENT RENDV SVR LE PLAIDOYÉ de l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL partie Aduerse. Par M B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. , françaisRéférence RIM : M0_1775. Cote locale : B_17_15.
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Charge, comme malgré luy, l’en ont estimé digne. S’ils
l’ont estimé boutefeu & cause de l’embrasement vniuersel
de la France. Ne restoit plus à ce médisant que d’accuser
S. Michel que nous croyons estre Protecteur de la France,
puis apres monter au Ciel pour le rendre coupable de nos
mal-heurs.

 

Passons l’addresse Italienne que nostre Autheur décrit fort
bien page 8. en la personne du Card. Mazarin, pour la prison
de Monsieur le Prince de Condé. C’est chose indubitable,
que si mondir Seigneur P. n’auoit esté plus prompt à maintenir
la passion de Mazarin contre Paris, qu’il n’a esté à bien
peser le fait de l’entreprise, il ne fut iamais Prince plus digne
d’honneur & de trophées, tant à cause de son extraction, que
de ses exploits heroїques. Nostre Autheur en décrit la verité
& dignité, par des termes autant estudiez qu’il fait pour les
noircir de tant d’indignitez, que le plus criminel que l’Enfer
pourroit esclore, ne le pourroit estre aux pages 9. & 10.

Mais à quoy bon le rendre ainsi criminel par la plume, si
ce n’est deffendre la cause de Mazarin, sous pretexte de deffendre
l’honneur & l’authorité du Roy ? Cét homme a écrit
pour se faire croire aux idiots, & non aux clair-voyans, lors
qu’il veut rendre les voyages du Roy à Bourdeaux tant vtiles,
encore qu’ils ayent esté autant prejudiciables à l’honneur du
Roy, que le Conseil en a esté pernicieux à la ruïne des Prouinces,
par où il a esté mal-heureusement conduit.

Il faut monter plus haut pour rendre Monseigneur le Duc
d’Orleans oncle du Roy coupable de tous les crimes, puis
qu’il s’est seruy de Monsieur le Prince, & qu’il n’a empesché
le retour du Cardinal Mazarin, qu’il pouuoit empescher. Ie
n’entend point passer au delà de la modestie par ma plume,
ie me cõtente, pourueu que le peuple croye que tel Escriuain
n’a eu autre dessein, que de rendre odieux ceux que nous deuons
preferer à nostre propre vie, quand ils nous protegent.
Ma plume n’est point assez eloquente pour décrite l’Altesse
Royale, en la personne de Monseigneur le Duc d’Orleans,
depuis qu’il a entrepris de se mesler des affaires de l’Estat
auec vn Conseil irreprochable du Parlement de Paris auquel
nostre Detracteur donne encore vn coup de bec en la page 12.



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