M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], ARREST SVR LE IVGEMENT rendu contre l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL parties Aduerses. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_17_16.
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I. liure des Rois chap. 16. V. I. & viens que ie t’enuoye à Isaï Bethlemite,
car i’ay pourueu pour moy vn Roy de ses fils, v. 13, Samuël print donc
le cornet d’huile & oignit Dauid au milieu de ses freres, & reposa l’esprit
du Seigneur sur Dauid, depuis ce iour là & en auant, lequel encor
qu’il ne fut haut de corps comme Saul qui surpassoit tous les
hommes de sa nation, depuis les espaules, iusques en haut, I. Reg. 10.
v. 23. Neantmoins il auoit en luy les perfections Royales. Ainsi
nous l’apprend vn des Seigneurs de la Cour de Saul I. Reg. 16.
v. 18. I’ay veu le fils d’Isaï Bethlemite bien ioüant de la Harpe, &
fort puissant & homme de guerre, & prudent en paroles, & bel homme
& le Seigneur est auec luy.

 

Certainement le sang, ny les enfans des Rois ne tirent point les
conditions necessaires pour bien gouuerner de leur naissance.
Isaï auoit plusieurs fils plus aagez que Dauid, qui neantmoins
n’ont point esté choisis de Dieu à cause qu’ils n’en auoient point
les vertus. Ce n’est point pourtant que la naissance & race Royale
le ne doiue estre grandement considerable, iusques à estre tousiours
preferée aux plus dignes Prince de l’Estat, iusque à tant
que Dieu en dispose autrement, soit en leurs déniant ou priuant
des vertus necessaires à vn Roy pour gouuerner, soit en les abandonnant
aux perils qui les font perir. Autrement, il n’est point
en la puissance des hommes de leur oster le charactere de la
Royauté, qu’ils ont de Dieu seul. Que si ce miserable & infortuné
Amalecite au 2. liu. des Rois ch. 1. v. 13. 14. 15. a merité d’estre
frappé à mort, par le commandement de Dauid à cause qu’il auoit
par le commandement de Saul Roy, aidé à le faire mourir pour
le deliurer de ses extremes douleurs sur les Montagnes de Gelboe,
à cause qu’il auoit mis la main sur loinct du Seigneur v. 14. encore
qu’il fut reprouué de Dieu, quelle punition ne meritent point ceux
qui se seruent aujourd’huy d’impostures & de blasphemes execrables
pour destruire l’authorité du Roy ?

Veu par la Cour celeste toutes les Chambres assemblées les
plaidoyés de l’Autheur de la Verité Toute Nue, & de l’Aduocat
General parties Aduerses, & le Iugement rendu par le Iuge
subalterne de N. A ordonné & ordonne que comme ils sont infractaires
des loix de nature, s’estans ainsi exposée au hazard & à
la terreur du Roy, laquelle est comme le rugissement du lyon, iceluy qui le
fait courroucer il peche contre son ame Prou. 20. v. 2. I’vn & l’autre ont
encouru l’indignation du Roy, selon la sagesse Prou. 16. v. 14. laquelle
est vn messager de mort.

FIN.



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