Lemercier,? [?] [1649], LE TOMBEAV GENERAL DE TOVTES LES PIECES DV TEMPS. Ou la sepulture de toutes les fausses Nouuelles. , françaisRéférence RIM : M0_3786. Cote locale : A_7_47.
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en ce qu’il s’oppose iustemenet aux mauuaises
intentions du Cardinal Mazarin. En effet, ce mal-heureux
qui n’a plus de retraitte, ny dans son propre
païs, ny parmy les Estrangers, iouë absolument de
son reste, & en se perdant perdre le Royaume, le plus
florissant & le plus Chrestien du monde.

 

Les Holandois sont en peine sçauoir de quel costé
ils pancheront, & quel party ils tiendront, s’ils demeureront
neutres ou non, s’ils ne remueront point
pendant tous ces troubles icy, & s’ils auront assez de
resolution pour se maintenir en paix, neantmoins il
est à presumé qu’estant extremement fatiguez de la
guerre qui a duré si long-temps dans leur païs, ils
ioüiront vn peu des douceurs de la paix, & attendront
quelque autre occasion de prendre les armes.

On allarme tous les iours la ville de Paris & ses habitans
de la venuë du Duc Charles auec vne armée
de dix mille hommes, & dit-on mesme que la Reine
luy a enuoyé de l’argent pour la payer ; mais quelle
apparence qu’elle se voulut fier à vn ennemy de la
France, à vn homme inconstant & meschant qui
n’eut iamais gueres de foy, & durant le regne du feu
Roy trompa la France par trois diuerses fois.

Il y a aussi peu d’apparence qu’il voulut prendre les
armes contre vn Parlement qui ne luy est point ennemy,
qui n’a pas enuahy son païs, & auec lequel il
n’a iamais rien eu à desmeler : quand mesme il le voudroit
ses trouppes ne pourroient passer qu’auec grand
hazard, & l’Espagnol ne permettroit pas qu’il desgarnit
les lieux où il est, crainte que tout cecy ne fut



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