I. B. [signé] [1649], LE FIDELE POLITIQVE , françaisRéférence RIM : M0_1389. Cote locale : A_3_65.
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mal heur, quand par vne negligence affectée, ceux
qui ont le pouuoir & l’authorité dans les mains, sont
autant de Iuges criminels qui enuoyent l’honneur
au suplice, & le vice au Triomphe.

 

La faueur diuine qui semble auoir associé le bonheur,
& la victoire aux Armes de France, n’a point
assez fait pour sa conseruation & pour sa gloire, si la
Police qui a coustume de prendre sujet de quelque
notable desordre pour imposer silence, & pour mettre
des bornes à la violence des esprits factieux, n’agist
comme la cause seconde, en vsant de son authorité
pour obtenir en faueur du Trône vne surseance
d’armes & d’injures, qu’on refuse au respect qui en
est le plus ferme appuy.

Cette insolence ne se coule pas seulement sur la
conduite des Ministres, mais sur celle des meilleurs,
& des plus sages Princes, & mesme sur nostre grande
Princesse ; bien qu’elle n’aye rien de son sexe, que
ce qu’elle a de merueilleux, & que sa vie aye tousiours
esté la mieux reglée & la plus admirable de son
temps. Les respects & les venerations qui estoient
autrefois le tribut legitime de sa vertu, de sa renommée,
& de son integrité, ne sont plus en vsage pour
elle, comme si son authorité auoit diminué de son
estime, & qu’elle eust moins regné pour l’vtilité du
Royaume, que pour perdre les affections du peuple
à mésure qu’elle en estoit plus digne. Les tiltres &
l’honneur ne sont plus que pour ces esprits tumultueux,



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