Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.
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Ie ne dis que ce que tous les genereux voyent auec
vn mortel déplaisir d’estre les témoins de l’infamie
de cette conduite, qui ne déroge pas moins à l’honneur
des françois, qu’à la creance qu’on a eu de tout
temps, que nostre gouuernement n’estoit nullement
conduit par la participation du conseil des femmes,
& que nos affaires ne reussissoit constamment au gré
de nos desirs, que par ce que les desseins n’en estoient
iamais concertés que par la prudence des sages. Il ne
faut point parler de rendre nos respects au Roy si
/> nous ne les rendons au mesme temps au Mazarin :
d’abord que nous auons traité cet agreable Souuerain
de Maiesté, il faut traiter cet infame Coquin
d’Eminence : Le Roy n’entre point dans nos villes, si
Mazarin n’est à son costé : nous ne sçaurions donner
vn soufflet à ce perturbateur de nostre repos, que la
Reyne ne le fasse d’abord receuoir par reflection à
son fils : & nous sommes auiourd’huy reduits à vne si
déplorable necessité que la Reyne ne pretend point
que nous apprenions autrement des volontez de
nostre Souuerain, que par la bouche de ce faux
Oracle.

Est-ce bien aymer son fils plus que Mazarin, que
de vouloir confondre la bassesse de l’vn auec la Majesté
de l’autre ; que de faire d’vn innocent le protecteur
du plus scelerat des mortels, que de destruire le
Loûure pour rebastir vne Chaumine ruinée, que
d’exposer tous les iours l’authorité Royalle à vne decadencé



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