Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.
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par testament la succession du Sceptre à Henry
V. Roy d’Angleterre, au preiudice du droit indisparable
de Charles le Victorieux son fils ; ceux là
dis-ie qui sont plus que moy sçauans dans l’Histoire,
ne s’effrayeront pas tant de cette proposition
parce que preiugeant du passé ils pourront du
moins croire qu’elle peut estre veritable.

 

Pour faire voir que la Reyne par cet attachement
prodigieux tesmoigne qu’elle ayme plus Mazarin
que son fils, il faut monstrer que les interests
du Mazarin luy sont pus à cœur que les interests
du Roy, & qu’elle ne se soucie pas de faire vne honteuse
breche à l’authorité Royalle de sa Maiesté,
pourueu qu’elle puisse contribuer auec plus de
gloire au restablissement de son Fauory : car comme
l’amour ne se produit iamais plus sincerement
que par les effets, qui sont comme les escoulemens
ou bien plutost les cõmunications de ce qu’elle est,
il ne faut point douter que c’est aux effets que
l’amour se mesure, & que n’estant point vne passion
faineante, à moins qu’elle ne soit simplement politique,
il faut considerer, pour en sçauoir la grandeur
qu’elle est la profusion de ses bontés.

Pouuoit on aucunement douter de la passion
que Codrus auoit pour les interests de sa patrie, lors
qu’ayant apris de l’Oracle que l’armée dont le Roy
seroit tué dans le combat, triompheroit de son ennemie ;
il fit couper les renes de son cheual, pour se
precipiter auec moins de danger d’estre arresté par
aucune lasche apprehension ; dans le plus chaud de



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