Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 22 --

Catherine de Medicis, suiuant le symbole de sa
maison, diuide vt regnes & la maxime du Duc d’Albe
qu’elle auoit consulté, fomenta les diuisions dans
ce Royaume, pour ne laisser iamais tomber les
grands dans la reflection de renuerser son Gondy ;
C’est encor ainsi qu’Anne d’Austriche, apres auoir
pendant tout le cours de sa Regence nourry les diuisions
dans l’Estat, pour soustenir la cheute de Mazarin,
continue encor auiourd’huy de l’entretenir
auec plus de passion que iamais, pour restablir
celuy que trois declarations Royalles verifiées par
Arrest de tous les Parlemens de France, en ont
chasse.

 

Pour reprendre la suite de mon raisonnement
ie soustiens, que celuy qui cause la diuision par dessein,
& qui la fomente par opiniastreté, se rend criminel
d’Estat ; puis que les crimes d’Estat ne sont
autres que les desreglemens criminels des personnes
publiques, qui sont attachées par profession &
par deuoir au maniment des affaires ; ou les attentats
des particuliers, à l’honneur à la vie ou à l’autorité
des personnes publiques.

Est il maintenant de crime d’Estat plus grand
& plus enorme que celuy par lequel on allume
les guerres ciuilles, que François de Salles Euesque
de Geneue inuectiuant à Lyon contre les tempestes
domestiques qui troubloient pour lots le calme
de cet Estat ; appelle vn fleau de Dieu, redoublé.
Ceux qui les allument dans les Monarchies,
dit Guillaume de Paris, sont des incendiaires, des



page précédent(e)

page suivant(e)