Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.
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de depoüiller tout l’Estat pour le reuestir ; & de
causer par des impositions tiranniques la dizete &
la famine dans toutes les villes de son obeïssance,
pour ietter l’abondance des richesses dans la maison
de ce nouueau Fauory : & c’est lors que le
voyant assez puissant pour soustenir auec gloire
toutes les charges de l’Estat, elle entreprit effrontement
de l’esleuer à la dignité de Duc & Maire du
Palais, par le massacre de Berthouaut, qui fut tué
par ses ordres exprés, dans vne Bataille donnée sur
la riuiere d’Estampes, entre Theodoric Roy d’Orleans,
& Clotaire Roy de Paris Ce debordement
d’ambition eut encor esté supportable, si cette insolente
Princesse se fut contentée de voir vn pendard,
assis par sa faueur, sur les premiers rangs de
l’Estat : elle vit bien que cette esleuation iniuste feroit
ombrage à la grãdeur des puissãces plus legitimes ;
Et qu’à moins que de broüiller tout l’Estat
pour faire égorger tous les genereux par le couteau
de la diuision ; il ne luy seroit pas possible de le sauuer
des mains de ceux qui le regardoient auec ialousie,
parce qu’ils le voyoient dans la presseance-fans
iustice. C’est pour cette raison qu’elle anima,
Theodoric contre Clotaire, & que fomentant leur
des-vnion par de continuelles intrigues, elle causa
la perte de tous les braues de l’Estat, ennemis de
son Proclaïde : mais principalement de Ratinus &
d’Egila, que ce potiron de terre faisoit regarder à sa
Maistresse, comme les plus redoutables ennemys
des accroissemens prodigieux de sa fortune.

 



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