Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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donna cinq fils tout d’vne suite, dont les trois derniers
furent Roys de France apres leur pere, & successiuemẽt
l’vn apres l’autre : sçauoir Clotaire, Thierry
& Childeric. Les deux premiers eurent vn sort
bien contraire, & vne conduite de vie, dont les euenemens
furẽt si fort admirables, qu’ils semblent passer
toute la creance, & qu’au sentiment de quelques-vns
de nos Historiens, ils n’ont peu iusqu’à cette
heure trouuer place que parmy les Romans, & dan
la Fable. Ie les rapporteray neantmoins pour ce
qu’ils font à mon sujet, & qu’ils se trouuent encore
authorisés par les Archiues de l’Abbaye de Chelles,
& par la Legende de S. Pierre de Corbie, qui furent
fondées par cette Reyne.

 

I.
Bathilde Reyne.

Fredegaire.
Le B. Biner en
sa vie.

L’Histoire porte que par le conseil de la Reyne
Bathilde, le Roy Clouis II. fit le voyage de la terre
Saincte, laquelle il conquist presqu’à la seule veuë,
comme s’il eust fait la guerre par les regards : il prit
Ierusalem & les Saincts lieux sans opposition d’aucun
ennemy, & se rendit paisible possesseur de toute la
Palestine, auec la mesme facilité qu’il y estoit entré.
Il y regna sept ans entiers dans vne profonde Paix. Et
il eut demeuré encore plus long-temps dans ce païs
estranger, n’eust esté qu’il fut rappellé en France par
la discorde qui s’estoit mise dans sa maison. A son
depart il auoit laissé la Reyne Bathilde Regente du
Royaume, & Tutrice de ses enfans. Mais leur ambition
croissant auec l’âge, bien loing de conseruer
le respect pour leur mere, & l’obeïssance pour leur
souueraine, que se lassant d’obeyr à vne femme, ils



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