Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 27 --

ses actions. Du Tillet tient pour fabuleux tous les
contes que l’on fait de la mort de ses enfans par poison
& de la sienne par vn supplice douloureux & infame.
Papirius Massonus adiouste qu’il est ou necessaire
d’auoüer que Brunchaut si hautement loüée
de S. Gregoire a esté vertueuse, ou qu’on est contraint
de dire que S. Gregoire qui la loüe, ne l’est pas.
Mariana : est-il croyable (dit il) que S. Gregoire de
Tours qui descrit auec tãt de liberté les crimes horribles
de Fredegonde Françoise d’origine, eust epargné
à dire les cruautez de Brunchaut Espagnole &
estrangere ? Mais pour quoy rapporter icy le tesmoignage
des hommes morts & qui ne sont plus ? N’auons
nous pas encore tant d’Eglises magnifiques, &
tant de riches Abbayes qu’elle a fondées, & qui nous
restent comme les illustres monumens de la pieté de
cette Reyne ? sans parler de l’Abbaye de S. Vincent de
Laõ, de celle de S. Medard à Soissõs, ny de celle d’Aulnay
pres Lyõ, ny de celle de S. Martin à Austũ & d’vn
bel Hospital hors de la ville qu’elle a orné de bastimens
& enrichy d’vn ample reuenu. Le Moine Aymoin
son ennemy declaré n’a il pas esté contraint de
dire qu’elle a fait bastir tant d’Eglises & doté vn si
grand nombre de Monasteres tant en Bourgogne
qu’en Austrasie ; qu’il est comme incroyable qu’vne
seule femme en aye peu tant faire & en tant de lieux,
& en si peu de temps, & parmy tant d’affaires. Apres
tout le iugement du grand Cardinal Baronius
est à mon auis fort à estimer en ce suiet, lors que parlant
de Brunchaut, il dit que si elle s’est peruertie, ce


page précédent(e)

page suivant(e)