Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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mutuelement accordés, elle fut terminée en suite
l’an mil six cents quinze par le passage de la fille de
France en Espagne, & par l’entrée de l’infante d’Espagne
en France. Cét eschange fut fait à S. Iean de
Lus le neufiesme iour du mois de Nouembre sur la
riuiere de Bidasse, qui separant ces deux grands
Royaumes, seruit en cette rencontré à vnir les Princes
qui leur commandent, & sembla par respect arrester
le cours de ses eaux, pour considerer au passage ces
deux grandes Princesses. Les nopces du Roy Catholique
auec la fille de France, furent celebrées à Bourges
par le Duc de Lerme, au mesme temps que celles du
Roy & de la Reyne furent faites à Bourdeaux : auec
vn si grand concours de Noblesse, qu’on ne sçauoit
lequel des deux admirer le plus, ou son nombre, ou
son eclat ; & qu’en ce temps les Ioustes & les Tournois,
le Carrousel & les courses de Bagues, le Ballet &
la Comedie, les feux de joye, ou les arcs de triõphe ne
passerent plus entre-eux, pour vn diuertissement passager ;
mais comme vn employ ordinaire. L’amour
du Roy vers vne si bonne, si sage, & si vertueuse
Princesse parut depuis du tout extraordinaire en ce
que dans vne maladie dangereuse, dont elle fut accueillie
quelques années apres, il en ressentit si violemment
les impressions & les atteintes, qu’il sembla
partager auec elle toute sa douleur, ou la prendre en
luy-mesme toute entiere. Sa santé fut depuis employée
à de si saincts exercices, que la visite des Cloistres
& des Hospitaux diuisoit tout son temps, & ne
partageoit point son cœur. Tandis que le Roy son


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