Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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pour ses prostitutions abominables, & l’empoisonnement
de l’Empereur son mary ; & l’autre
par l’horrible auidité de regner, à laquelle elle
prefera sa vie & n’obmit point d’artifices, quelque
criminel & illicite qu’il fust, afin de retenir
cette Souueraineté, elle ne se souuenoit pas qu’elle
auoit produit vn monstre, qui luy deuoit oster,
auec la vie : Ce fut vn effet de sa mal-heureuse
éducation.

 

Mais cette loy qui deuoit apporter vn remede
à tant de desordres dans l’Estat François, n’a seruy
que de suiet pour les augmenter, & en faire
naistre de nouueaux, ainsi qu’on peut voir dans
tout cét ouurage, les factions, les guerres ciuiles,
les diuisions, les rauages, les incendies, les pillages,
les violements, les horribles seignées, & la perte
de tant de millions d’ames, en ont esté les funestes
suittes, qui ne sont que trop connuës
de nostre temps, par nostre propre experience : à
quoy pourtant on n’apporte point de remede, soit
par de faux respects, où par diuerses considerations
d’Estat, qui ne sont guere legitime, n’y de
saison pendant vne desolation generale de la pauure
France, on en verra les moyens sur la fin du
gouuernement d’Anne d’Autriche, & l’on les reconnoistra
si efficaces, qu’il n’y aura plus aucune
consideration du bien public en France, si l’on
ne les employe point pour le retablissement de
cette Monarchie delabrée, & pour le repos des
miserables peuples, qui languissent sous le poids
insupportable d’vne quenoüille.



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